perec, état des lieux

perec, état des lieux

jeudi 08 juin 2017 à 19h00

Georges Perec reste toujours un « contemporain capital ». Depuis sa mort en 1982, nombreux sont les écrivains qui sont hantés ou aiguillonnés par sa présence : ses exigences, sa manière de jouer, de déplacer, d’arpenter, de questionner, d’enlabyrinther. (…) il aura contribué à renouveler notre vision des lieux et des temps. Il nous a amenés à considérer autrement notre relation à nos espèces d’espaces, à regarder notre quotidien comme une question et non comme un donné, à chercher sous l’infra-ordinaire ce dont nous détournons si souvent les yeux. A savoir que les lieux et leur éclatement pouvaient servir de métaphore à notre perception d’un temps brisé (comme il en fit l’expérience, enfant, alors que les transmissions essentielles lui firent défaut). Et que décrire les lieux où se vécurent des histoires d’errance et d’exil pouvaient être façon de parler du plus intime de soi et de son inscription dans le temps (Récits d’Ellis Island).

Extrait de l’avant-propos du Cahier de l’Herne consacré à Georges Perec, co-dirigé par Maryline Heck, Claude Burgelin et Christelle Reggiani.