jeudi 06 octobre 2016 à 19h00
Rencontre avec l’architecte et urbaniste Jacques Frédet, auteur d’une somme consacrée à la mise en forme et à la composition en architecture (deux volumes, 369 planches dessinées), parue aux éditions L’Encyclopédie des nuisances. Rencontre conduite par l’architecte et enseignant Nicolas André (architecte de la librairie).
Ce livre aborde un sujet peu traité, parfois malmené : la mise en forme de bâtiments, quels qu’ils soient. On a souvent discouru sur leur contenu d’activités, la manière de les bâtir, l’histoire de leur apparition ou de leur destruction, mais rarement sur ce qui fait la spécificité des connaissances de celui ou de ceux qui les ont conçus. Mettre en forme implique l’action de composer dans tous les sens de ce mot qui diffère de ce qu’on appelle trop souvent créer. Il n’y a qu’une part modeste d’invention dans la plupart des travaux d’un architecte. Les principes, concepts, opérations de base de la mise en forme et de la composition sont introduits par le truchement du dessin d’architecture en tant que mode codifié (un ensemble coordonné de projections orthographiques) pour explorer et représenter un projet ou un bâti préexistant selon une faculté à composer que l’œil peut acquérir lorsqu’il est associé à la main, comme cela s’est fait tout au long de l’ère désormais qualifiée de « pré-numérique ». Délibérément, il n’y a pas de photographies dans cet ouvrage. Les thèmes sont exposés en partant de l’intérieur du champ considéré, dans son propre langage dessiné et discursif, parfois prétendu « savant » – modérément, pensons-nous. Trois cents soixante-neuf planches – réparties en deux volumes, chacun de ces volumes associé à un volume de texte – accompagnent le texte tout en pouvant être consultées à l’écart de celui-ci. Elles offrent une trame complémentaire et autonome qui s’adresse prioritairement aux personnes qui s’adonnent régulièrement audit dessin en tant que langage graphique, pratique et symbolique.
Photo : Villa Müller d’Adolf Loos