lectures maison rouge

lectures maison rouge

samedi 1er juillet 2017 à 18h00

Créée à l’initiative de l’Association des amis de la maison rouge pour soutenir l’action de la Fondation Antoine de Galbert, la collection Lectures maison rouge est aujourd’hui intégrée à la fondation. Conçue et dirigée par Patricia Falguières, elle s’est donnée pour objectif de susciter et de traduire des textes d’artistes, de critiques et d’historiens de l’art qui interrogent l’histoire de l’art contemporain, du collectionnisme et de l’exposition. Chaque ouvrage est confié à une personnalité du monde de l’art ou de l’architecture qui en suit l’élaboration et l’enrichit d’une préface et d’un appareil de notes. Les titres de la collection sont : White Cube – L’espace de la galerie et son idéologie de Brian O’Doherty, Le Grand Déchiffreur – Richard Hamilton sur Marcel Duchamp. Une sélection d’écrits, d’entretiens et de textes dirigé par Corinne Diserens et Gesine Tosin, Ed Ruscha – Huit textes, vingt-trois entretiens (1965-2009) dirigé par Jean-Pierre Criqui, Autoportrait de Carla lonzi (édition Giovanna Zapperi), Carlo Scarpa – L’Art d’exposer de Philippe Duboÿ, Hubert Damisch & Jean Dubuffet – Entrée en matière dirigé par Sophie Berrebi, et Ce que le sida m’a fait d’Elisabeth Lebovici.

Ce que le sida m’a fait

L’historienne et critique d’art Elisabeth Lebovici revisite, avec sa mémoire de témoin, les liens entre art et activisme durant les « années sida » en France et aux États-Unis. Composé de textes monographiques, d’entretiens et d’essais thématiques, cet ouvrage rédigé à la première personne rend compte d’une créativité artistique et activiste née de l’urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.

Restituer la parole des ami·e·s de lutte, articuler les « je » et « nous » d’alors et d’aujourd’hui, faire retour sur des faits et affects peu connus du public français, analyser l’« épidémie de la représentation » consécutif à l’apparition du sida : telle est l’entreprise de cet ouvrage, conçu par Elisabeth Lebovici comme un véritable « discours de la méthode » où, toujours, le personnel est politique, le public et le privé s’intriquent. Engagée aux côtés des activistes français et américains de la lutte contre le sida, observatrice privilégiée, en tant qu’historienne de l’art et journaliste, des débats et enjeux des années 1980 et 1990, l’auteure analyse ce moment charnière des liens entre art et activisme, qu’elle revisite avec sa mémoire de témoin, en survivante affectée.

Carlo Scarpa – L’Art d’exposer

Les textes (mais aussi les dessins et les photographies) de l’architecte italien, l’un des grands inventeurs de dispositifs d’exposition du XXe siècle, réunis pour la première fois par Philippe Duboÿ, avec une expographie commentée de ses réalisations.

« J’ai une grande passion pour l’œuvre d’art. J’ai toujours cherché à connaître, à savoir, à comprendre, et il me semble aussi que j’ai d’assez bonnes connaissances critiques. Je ne sais pas écrire, je ne pourrais pas écrire un article critique, mais je ressens vivement ces valeurs. Et alors elles m’émeuvent. En fait, je préfère faire un musée plutôt que des gratte-ciels. »

Le nom de Carlo Scarpa (1906–1978) est indissociable de l’histoire de l’art, du goût et de la muséographie du XXe siècle. Dès 1975, l’historien de l’art André Chastel écrivait : « Beaucoup de voyageurs d’Italie le connaissent sans l’avoir identifié : c’est le plus grand scénariste d’exposition d’art qui existe là-bas, et sans doute dans toute l’Europe. » Aujourd’hui au panthéon des muséographes, l’architecte italien méritait cet ouvrage rédigé au plus près de ses réalisations et de son dialogue avec l’œuvre d’art, qu’elle soit classique ou contemporaine. Grâce à l’historien de l’architecture Philippe Duboÿ, qui l’a connu et eu accès à de nombreuses archives, il réunit les rares textes autographes de Carlo Scarpa et une expographie détaillée, de l’immédiat Après-guerre aux années 1970. Il rend compte de sa pensée artistique globale comme de ses qualités scénographiques. Ses réalisations pour la Biennale de Venise, ses monographies de Piet Mondrian et Marcel Duchamp, ses collaborations avec Lucio Fontana et Arturo Martini et ses interventions dans de nombreux monuments historiques dessinent le parcours de l’un des architectes les plus subtils et originaux du XXe siècle, dont la prolifique carrière a profondément renouvelé l’art de l’exposition.

Photographie © Deborah Bright
Untitled, série « Dream Girls », 1989-1990
Courtesy de l’artiste